Paris, le 24 juin 2009. Communiqué de presse.
L'April prend acte de la nomination de Frédéric Mitterrand comme ministre de la Culture et de la Communication. Il succède ainsi à Christine Albanel, qui occupait ce poste depuis mai 2007 et s'y est notamment illustrée en portant le funeste projet de loi HADOPI, dont une nouvelle version devrait être examinée en juillet. L'association de promotion et de défense du Logiciel Libre [5] dénonce le jusqu'au-boutisme du Président de la République dans sa politique de surveillance et de contrôle des usages privés.
Pour tous ceux qui défendent le Logiciel Libre, Christine Albanel est avant tout l'inventrice du pare-feu d'OpenOffice1, l'opposante à l'interopérabilité2 et la persécutrice du Logiciel Libre3. Son départ n'est qu'une résultante logique de l'incompétence que la promotrice du projet de loi HADOPI a démontré tout au long de ses mois de responsabilités.
Mais l'April ne voit pas dans ce départ la fin de la politique actuelle en matière de technologies numériques.
« Les arbitrages ministériels sur les questions du numérique se font toujours en faveur du ministère de la Culture. Or ce ministère a montré depuis Jean-Jacques Aillagon4 la profondeur de son incompétence en la matière » déclare Frédéric Couchet, délégué général de l'April. « Le Premier ministre a beau revendiquer sa geekitude5, il n'a aucune prise sur la politique à contre-sens de l'histoire décrétée par le Président de la République. »
L'association de promotion et de défense du Logiciel Libre ne se fait effectivement pas d'illusion. Elle sait à quoi s'attendre depuis qu'elle a reçu les réponses de Nicolas Sarkozy au questionnaire Candidats.fr6, à la veille de l'élection présidentielle de 2007.
« DRM, brevets logiciels, surveillance et contrôle d'usage généralisés... La politique que Nicolas Sarkozy a promise et tente de mettre en œuvre ne changera malheureusement pas au gré des nominations. Le jusqu'au-boutisme affiché par l'Élysée ne laisse aucun doute à ce sujet. Nous souhaitons bien du courage à Frédéric Mitterrand qui arrive en pleine bataille d'HADOPI comme un amiral napoléonien prendrait la relève à Trafalgar » déclare Benoît Sibaud, président de l'April.
À propos de l'April
Pionnière du logiciel libre en France, l'April [6] est depuis 1996 un acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre et des standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans l'espace francophone. Elle veille aussi, dans l'ère numérique, à sensibiliser l'opinion sur les dangers d'une appropriation exclusive de l'information et du savoir par des intérêts privés.
L'association est constituée de plus de 5 000 membres utilisateurs et producteurs de logiciels libres dont 245 sociétés ou réseaux de sociétés, 136 associations, 5 collectivités locales, trois départements universitaires et une université.
L'April est l'acteur majeur de la promotion et de la défense du logiciel libre en France.
Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à l'adresse suivante : http://www.april.org/ [7], nous contacter par téléphone au +33 1 78 76 92 80 ou par courriel à l'adresse formulaire de contact [8].
Contacts presse :
- Frédéric Couchet, délégué général, fcouchet@april.org [9] +33 1 78 76 92 80 / +33 6 60 68 89 31
- Alix Cazenave, responsable affaires publiques, acazenave@april.org [10] +33 1 78 76 92 80 / +33 1 78 76 92 80
- 1. Extrait du compte-rendu intégral de la première séance du mercredi 1er avril 2009 à l'Assemblée nationale [11] : « lorsque l’on achète un pack Microsoft avec Word, Excel, Powerpoint, qui ne sont pas des logiciels libres, il existe des pare-feux, des logiciels de sécurisation ; mais les logiciels libres peuvent aussi être assortis de pare-feux. Ainsi, au ministère de la culture, nous utilisons le logiciel libre Open Office,… [...] et un logiciel de sécurisation l’accompagne. Les éditeurs de logiciels libres fournissent les pare-feux, et même des pare-feux gratuits. » - Voir l'article de Numerama à ce sujet [12].
- 2. La ministre de la Culture s'est opposée à tous les amendements visant à sécuriser la mise en œuvre de l'interopérabilité avec les DRM dans la loi DADVSI, ou visant à garantir l'interopérabilité des "moyens de sécurisation" prévus par le projet de loi HADOPI.
- 3. Voir le communiqué de l'April : HADOPI : Christine Albanel et Franck Riester persécutent le Logiciel Libre [13]
- 4. Jean-Jacques Aillagon fut ministre de la Culture et de la Communication de 2002 à 2004. Il est à l'origine du projet de loi DADVSI, porté par Renaud Donnedieu de Vabres devant le Parlement.
- 5. « Je suis un vrai “geek” » - déclaration de François Fillon dans une interview pour le magazine SVM, à lire en ligne sur svmlemag.fr [14]
- 6. Lire les réponses de Nicolas Sarkozy au questionnaire Candidats.fr [15]