Interview de Jean-Baptiste Kempf (VLC/Videolan) - Bonus de Philippe Borrel - Internet ou la révolution du partage
Titre : Interview de Jean-Baptiste Kempf (VLC/Videolan)/Bonus de Internet ou la révolution du partage
Intervenant : Jean-Baptiste Kempf
Lieu : Arte - Documentaire de Philippe Borrel Internet ou la révolution du partage
Date : mai 2019
Durée : 2 min 14
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Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : capture d'écran de la vidéo
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Transcription
VlC est un logiciel libre, c’est un lecteur multimédia qui est un des lecteurs les plus utilisés au monde aujourd’hui.
La légende de VLC : ce sont des étudiants à l’École centrale Paris dans les années 90 qui ont besoin d’un nouveau réseau et proposent du streaming vidéo sur le réseau [pour justifier la dépense, Note de l'orateur]. Aujourd’hui c’est évident mais là on est 1994, une bonne dizaine d’années avant YouTube, donc c’était incroyable [de faire cela sur un réseau local, Note de l'orateur]
Le projet est complètement sorti de l’école quand il est passé en open source en 2001 et VLC1, maintenant, est un des logiciels les plus utilisés au monde. On a 450 millions d’utilisateurs, ce qui est énorme pour un logiciel et encore plus pour un logiciel français.
La team autour de VLC c’est une dizaine de personnes. On donne une alternative qui est au moins aussi bien que les logiciels propriétaires : les gens utilisent VLC parce que c’est bien mais ils ne l’utilisent pas juste parce que c’est libre.
Le logiciel libre et les communautés sont plus réactives, il y a plus d’émulation, il y a plus de choses qui se font, il y a plus d’innovation, en particulier parce que ça permet d’avoir des dynamiques que tu ne peux pas avoir dans le logiciel propriétaire.
Richard Stallman a raison, il y a beaucoup d’open washing en ce moment. C’est un peu comme le green washing, tout le monde veut être open. Moi j’ai tendance à dire que si tu es obligé de le dire c’est peut-être que tu ne l’es pas. Oui, il y a du open sur quasiment tout ; en fait, c’est juste sur la partie propriété intellectuelle mais ça ne suffit pas.
Il y a plein de logiciels libres qui tournent chez Google ; tout est basé sur des serveurs Linux, ils ont un million de serveurs sous Linux. Pareil chez Facebook. YouTube par exemple, pour parler vidéo, YouTube ça n’utilise quasiment que des logiciels libres pour faire tout le processing vidéo. C’est gratuit, ça respecte toutes les libertés de l’utilisateur, sauf que, à la fin, la dernière couche, qui est en fait la dernière couche service, elle n’est pas open source.
Donc dans le Commons il y en a beaucoup qui font du faux Commons quoi !, qui est juste : vous avez le droit de l’utiliser gratuitement, mais vous n’avez pas le droit d’en faire ce que vous voulez. Alors que vraiment, dans le logiciel libre, vous faites ce que vous voulez !