Informatique privatrice - copyright madness - déboires du Joueur du Grenier - Décryptualité du 19 novembre 2018 - Transcription

Luc - Mag - Manu - Christian

Titre : L'informatique privatrice et le copyright madness font les déboires du joueur du grenier - Décryptualité du 19 novembre 2018
Intervenants : Luc - Mag - Manu - Christian
Lieu : April - Studio d'enregistrement
Date : novembre 2018
Durée : 15 min
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Revue de presse pour la semaine 46 de l'année 2018
Licence de la transcription : Verbatim
Illustration : Musée de la civilisation celtique, Bibracte, France Entrave d'esclaves (antiquité) - Domaine public
NB : transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant·e·s mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

En avance de phase sur l'article 13, Youtube et son système Content ID mettent en péril les revenus du Joueur du Grenier qui s'en explique dans une vidéo. Sa situation illustre le fameux Code is Law et les abus du copyright. Une situation qui fait écho en négatif avec à la conférence de Nina Paley que nous avions évoquée en juin dernier.

Transcription

Luc : Décryptualité.

Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.

Luc : Semaine 46. Salut Manu.

Manu : Salut Mag.

Mag : Salut Christian.

Christian : Salut Luuuuc !

Luc : Christian est de bonne humeur ! On n’a rien fait la semaine dernière, c’est la grosse honte, mais nos emplois du temps respectifs, essentiellement le mien pour tout dire…

Mag : Mais nous aussi on n’était pas hyper-dispos !

Luc : Ça a été très compliqué.

Christian : Cette émission ne sera pas l’émission des Caliméro ; je commence à protester !

Luc : Sommaire Manu.

Manu : On a huit gros articles.

Mag :  :Sud Ouest, « Bordeaux : le sommet du logiciel libre a rassemblé 800 personnes », par Nicolas César.

Manu : C’est une édition de B-Boost, un sommet qui concernait le logiciel libre et l’open source et c’était sa première version à Bordeaux. Donc première veut dire qu’il y en aura sûrement d’autres qui vont suivre.

Mag : Atlantico, « Pourquoi Linux est un magnifique cas d’école des forces et des faiblesses de la tech européenne », par Rémi Bourgeot.

Manu : On rappelle que l’Europe n’est pas en avance parce qu’on n’a pas de GAFA qui vient de l’Europe. Eh oui, Christian me regarde avec des gros yeux !

Mag : Ils ne viennent pas d’Europe, mais ils sont tous en Irlande !

Manu : Pour d’autres raisons c’est vrai, des raisons fiscales.

Mag : Les Numeriques, « Les grandes gueules de la high-tech : Linus Torvalds, le prophète », par Jérôme Cartegini.

Manu : On revient sur le prophète. C’est un article sur sa pomme, Linus Torvalds, qui a eu la particularité d’avoir pas mal d’articles ces derniers temps sur sa mauvaise humeur et sa personnalité un peu difficile. Il parait qu’il a changé.

Mag : IT Social, « 100 millions de "repositories" confirment l’attrait pour GitHub et l’open source », par Yves Grandmontagne.

Manu : GitHub c’est cette plateforme qui diffuse et qui héberge beaucoup de logiciels libres. Il y en a en quelque sorte 100 millions qui sont maintenant sur la plateforme. Particularité : GitHub n’est pas du logiciel libre, ça fait toujours rager et Christian se tape le front parce que, effectivement…

Luc : Ils ont été rachetés par Microsoft.

Manu : D’autant plus !

Mag : Horizons publics, « Open data, un mouvement qui démarre », par Gérard Ramirez del Villar.

Manu : Qui démarre ?! Moi je pensais que c’était déjà en cours ; l’open data ce sont les administrations, les collectivités qui partagent des données avec nous les citoyens ; c’est un mouvement qui continue, qui marche bien ; la France est en pointe dans le monde.

Mag : Developpez.com, « Directive copyright : la mise en œuvre de l’article 13 est financièrement impossible », par Bill Fassinou. Ah ! Ah ! c’est étonnant !

Manu : Ça parle du CIO [Chief Information Officer] de Youtube, Susan Wojcicki, qui se plaint de l’article 13 qui est en train d’être mis en place ; on va continuer après ; on va finir les deux autres articles, mais on revient sur le sujet.

Mag : Le Monde.fr, « Macron invite géants du Web et gouvernements à "réguler ensemble" Internet », par la rédaction.

Manu : On dirait que tous les chefs d’État ont cette idée-là : ils veulent civiliser Internet. Ça ne marche pas et c’est tant mieux parce qu’on n’a pas envie que ce soient les hommes politiques qui dirigent Internet.

Mag : leParisien.fr, « Voisins-le-Bretonneux récompensée pour son utilisation des logiciels libres », par L. Mt.

Manu : Elle a transformé, c’était « logiciels gratuits » ; il se trouve que c’est un label qui a été fourni par des amis à nous, l’ADULLACT notamment.

Mag : Là je m’insurge tout de suite. Le label Territoire Numérique Libre, en tout cas ce n’est pas que l’ADULLACT parce qu’il y a aussi l’April, il y a aussi l’AFUL, il y a aussi la DINSIC ; bref, il y a plein de gens derrière le Territoire Numérique Libre.

Luc : Le sujet du jour, quel est-il ? Il est en rapport avec l’article 13, c’est ça ?

Manu : Oui. La transmission de la culture au sens Internet et on peut parler de ce dont on a déjà discuté, c’est-à-dire le droit d’auteur : comment il s’institue là-dedans et comment il prend sa place.

Christian : Et le financement de la culture.

Luc : Oui. C’est une sorte de suite à notre podcast de juin.1. On avait parlé de Nina Paley et c’est un peu la suite par le négatif, c’est-à-dire le contre-exemple de ce qu’elle a pu avancer, pour le coup qui parle d’argent alors que Nina Paley n’en parle pas du tout. Le point de départ est une vidéo du Joueur du Grenier.

Manu : Le Joueur du Grenier est un youtubeur qui a une bonne réputation et une certaine notoriété grâce à la plateforme. Il diffuse beaucoup de vidéos régulièrement sur les jeux vidéo des années 80-90 ; il fait des critiques, des parodies, il s’amuse au-dessus de ça et il marche assez bien.

Christian : Et il a beaucoup de talent.

Luc : Ils sont deux. Ils s’appuient beaucoup sur les communautés de geeks ; dans leurs vidéos il y a plein de gens qui jouent, qui se déguisent donc c’est vraiment très sympa, il y a un côté communautaire ; moi j’aime bien !

Manu : Et ils vont loin ; ils viennent aux Geek Faëries.

Luc : La vidéo en question2 est une vidéo dite sérieuse où l’un d’entre eux explique où ils en sont avec YouTube et toutes leurs difficultés.

Christian : Pourquoi il y a des difficultés avec YouTube ? C’est étonnant !

Luc : Christian, lui, n’a pas été convaincu ; ça ne t’a pas mis la larme à l’œil ?

Christian : Moi je le plains énormément parce qu’il s’est mis dans une situation de soumission à un gros système qui se retourne contre lui et ça, je le plains.

Manu : Tu parles de quelle situation ?

Christian : Problème de monétisation. Google décide sur YouTube de comment ça fonctionne, de comment sont monétisées les vidéos qui passent et, du coup, peut faire ce qu’il veut, changer les règles, etc., et puis les youtubeurs n’ont plus qu’à pleurer derrière !

Mag : Et là, en l’occurrence, il pleure pourquoi exactement ? C’est quoi son problème ?

Luc : YouTube a mis en place en avance sur l’article 13, en tout cas c’est ce qu’ils annoncent même si certaines personnes ne sont pas convaincues.

Christian : Oui ! Oui !

Luc : Christian encore lui ! Donc le Content ID qui est un système automatique qui va regarder ce qu’il y a dans les vidéos et repérer tous les contenus qui sont « copyrightés » : la musique, les vidéos, etc. Donc Le Joueur du Grenier3, notamment, ils font des vidéos à thème, par exemple ils vont prendre tous les jeux vidéo ; récemment ils en ont faite une sur Fort Boyard et c’est l’occasion de montrer les jeux et notamment les jeux biens ridicules et tout ça. Du coup, forcément, comme ils font une parodie de Fort Boyard, ils prennent la musique de Fort Boyard et, dans le système du Content ID, il suffit qu’ils aient un peu de cette musique-là, donc 10, 20, 30 secondes sur une vidéo de 30 ou 40 minutes, tout l’argent généré par la vidéo va dans les poches des ayants droit de la musique.

Mag : Que les ayants droit touchent des sous je peux comprendre, mais pourquoi tous les sous de la vidéo vont aux ayants droit ? Pourquoi on ne rétribue pas leur travail à eux puisque, quand même, ils ont fait plus de 90 % de la vidéo ?

Christian : Parce que c’est Google qui décide !

Manu : Effectivement, il n’y a pas de négociation qui a été faite pour l’instant entre les sociétés d’auteurs et les diffuseurs et c’est une des directions que les gens qui promeuvent l’article 13 veulent mettre en place : favoriser des négociations pour dire « chaque fois qu’il y a une vidéo YouTube va payer – YouTube qui est considéré comme ceux qui ont de l’argent – une certaine somme d’argent aux ayants droit dans une négociation » et, pour l’instant, YouTube, Google ne sont pas tout à fait d’accord, eux disent : « Eh bien non, nous on est juste des intermédiaires techniques » ; ils se défendent et ils se cachent derrière cela, à tort ou à raison, à définir, mais ils se défendent derrière ça, ils ne veulent pas payer pour l’instant.

Luc : Et on le voit dans la revue de presse de cette semaine puisque la CIO de YouTube…

Manu : Donc la chef d'exploitation.

Luc : … a dit : « Ce ne serait pas rentable. On ne peut pas le faire, c’est trop cher ». Une des hypothèses c’est qu’en fait ils jouent au con. Alors ce n’est pas une des hypothèses dans la vidéo du Joueur du Grenier.

Manu : Non, c’est nous, on suppose.

Luc : Ils joueraient au con en poussant le truc au maximum pour faire râler.

Manu : Donc ils mettent l’algorithme de Content ID en place de manière stricte pour que tous les youtubeurs se plaignent, pleurent et fassent leur Caliméro.

Christian : Leur Caliméro !

Luc : Après, ça pose plein de questions parce qu’il y a la musique, mais potentiellement il y a les jeux vidéo qu’ils montrent aussi. Donc pourquoi ils donneraient l’argent aux ayants droit de la musique et pas aux studios des jeux vidéo ? Et puis, quand il parle, c’est filmé chez lui, enfin dans l’endroit où derrière il y a plein de peluches et plein de trucs qui ne sont que des trucs de jeux vidéo, donc ça aussi c’est « copyrighté » ! Il y a des choses « copyrightées » dans tous les sens ! Donc il y a quelque chose de complètement arbitraire là-dedans en disant « tiens, parce que j’ai reconnu ça, alors je file tout l’argent… »

Mag : C’est justement un des travers de l’article 13 sur lequel on combattait, puisque c’est ridicule, en fait !

Luc : Tout à fait ! Ça reprend, comme le disait Christian, ce truc que Lawrence Lessig a appelé Code is Law il y a de ça des années et des années qui est « le code est la loi ».

Manu : « Le code est la loi » : l’architecture, en fait, impose les règles.

Luc : À partir du moment où on a mis les pieds dans YouTube, eh bien on est contraint par la façon dont YouTube fonctionne et on est coincé. La solution ce serait éventuellement quoi ?

Christian : Il faut essayer de trouver des solutions alternatives, comme on fait dans les logiciels libres.

Luc : Déjà, si on se met dans sa positon, si on se dit : en gros je suis victime d’un système qui est complètement inique.

Manu : Youtubeur qui gagne bien sa vie mais qui risque de devoir changer son mode de vie assez rapidement.

Luc : Éventuellement, il pourrait faire valoir son droit. Notamment il évoque le droit à la citation, le droit à la parodie en disant « ça ne marche pas, ça n’existe pas même ! »

Manu : Ça existe d’une certaine manière dans la loi, mais ce sont des exceptions au droit d’auteur et quand il y a 400 heures de vidéo qui sont uploadées chaque minute sur YouTube, il est difficile d’imaginer qu’il y ait des humains qui vérifient ces 400 heures de vidéo et qui disent : « attention, là il y a du droit d’auteur, là il n’y a pas de droit d’auteur. » Ce sont des algorithmes automatiques et les exceptions sont très difficiles à aller pêcher.

Luc : Sauf à se mettre quelques milliers d’euros d’avocat pour aller défendre une vidéo en disant « oui, mais là je suis dans le cadre de ceci cela » et d’y passer eux ans parce que les procédures sont longues. On voit que, d’une certaine façon, ce n’est pas une solution viable dans son contexte.

Christian : C’est donc un bon argument pour dire d’arrêter de donner de l’argent à Google et plutôt de donner de l’argent aux créateurs pour qu’ils puissent se défendre et que tout soit beau.

Manu : Il y a des possibilités qui ont été évoquées par Le Joueur du Grenier ; parmi celles-ci il y a celle de passer par du sponsoring.

Luc : Oui. Et c’est celle qu’il a choisie puisque, une semaine après peut-être, il a fait une vidéo de pub, une vidéo sponsorisée.

Mag : Aie ! Aie!

Christian : Une pub ?

Luc : Oui, en gros, c’est un truc sur un jeu vidéo. Par contre, ils annoncent clairement la couleur, ils ont cette honnêteté-là, parce qu’il y a un certain nombre de youtubeurs qui intègrent de la pub dans leurs vidéos sans le dire ; je m’intéresse pas mal aux vidéos de makers donc les gens qui bricolent et tout ça et il y a un éditeur de logiciels de CAO [Conception assistée par ordinateur] qui est systématiquement utilisé par tous les mecs qui font des vidéos de ce type-là et, une fois de temps en temps, ils font un vidéo de tutoriel en disant « voilà comment j’ai résolu tel truc », mais à aucun moment ils ne disent que c’est de la pub. Or eux sont réglos là-dessus ; ils ne se cachent pas.

Mag : Après je ne suis pas sûre que se farcir de la publicité soit vraiment ce que les gens ont envie de voir.

Luc : Il y a une autre solution qu’il évoque et il dit que c’est comme ça aux États-Unis, c’est de faire appel à des dons, mais ce n’est pas celle qu’ils retiennent.

Christian : Un financement participatif.

Mag : C’est dommage parce qu’on sait que ça fonctionne pour certains artistes. David Revoy4 avec Pepper&Carrot5sa bande dessinée sur son blog fonctionne très bien, a été reprise dans plein de langues, on commence à voir des petits produits à côté et il se fait financer uniquement par dons.

Luc : Après, il y a une question derrière aussi qui est importante au niveau de la culture parce qu’on pourrait très bien dire « oui mais voilà, les ayants droit ont ces droits, ils ont des droits sur ces éléments ; on ne peut pas refaire n’importe quoi. »

Manu : Ils ont des monopoles, des monopoles légaux, artificiels.

Luc : « Oui, mais le droit d’auteur, vous voulez la mort des auteurs, c’est ça ? »

Manu : C’est un monopole légal.

Mag : Après, quand on voit que le droit d’auteur s’exprime jusqu’à 70 ans après la mort de l’artiste, on peut se dire que ce monopole-là est un peu exagéré, non ?

Manu : Que jusqu’à 70 ans parce que là il y a Walt Disney, Mickey Mouse qui risque de passer dans le domaine public bientôt donc ils risquent de l’étendre encore ; ne t’inquiète pas !

Luc : Ce droit d’auteur augmente de 20 ans tous les 20 ans.

Mag : En gros il y a un abus, certes.

Luc : Ça c’est un premier point et après, quand on dit « regardez la création, ceci cela ». Là, on a typiquement des gens qui sont dans la création et qui, du coup, se font piquer le pognon, sans parler de faire fortune, au moins payer leur travail.

Manu : C’est vrai qu’au nom du droit d’auteur on lèse des auteurs.

Mag : Se servir du droit d’auteur pour récupérer de l’argent c’est toujours très facile, mais on n’a jamais aucune certitude que cet argent aille bien aux artistes et c’est ça qui est dommage.

Luc : Là il y a un autre mécanisme qui est que dès lors qu’on veut faire une création autour d’une culture qui est « copyrightée », alors on met les pieds dans un système où on se fait ratiboiser sur son boulot, ce qui est son cas aujourd’hui ; où, du coup, on est obligé de faire attention et il y a toujours cette question de la légitimité à reprendre cette culture « copyrightée » en disant « mais oui, mais elle est "copyrightée" donc c’est le droit, donc ça appartient à quelqu’un, donc on ne peut pas prendre quelque chose qui appartient à quelqu’un, ce serait du vol ! » Ça c’est un argument qu’on entend très souvent.
Sur cette question de légitimité, on vous engage à aller regarder la vidéo de Nina Paley qu’on avait citée en juin dernier, qui est limpide et qui est extrêmement brillante, qui explique qu’on n’a pas le choix, nous, d’être exposés à la culture. Elle prend l’exemple des chansons de Noël qu’elle déteste et qui sont rentrées dans sa tête parce qu’elle vit aux États-Unis et qu’elle est bien obligée de sortir de chez elle entre novembre et décembre. On est tous bombardés par plein d’informations, ça rentre dans nos têtes, on se les approprie nécessairement, on les digère, on les recrache donc tout ça nous appartient d’une certaine façon parce qu’on n’a pas eu le choix. Et cette vision de l’enfermement total, du contrôle, de l’interdiction, elle est abusive. La culture fait partie du monde et elle nous a nourris, même si des fois on mange de la merde, même beaucoup, ça n’empêche que c’est quand même passé par notre cerveau.

Christian : Et ses vidéos, est-ce qu’il peut les héberger ailleurs ?

Luc : L’autre et le dernier problème qu’il voit là-dedans, c’est la question de la notoriété. C’est-à-dire qu’aujourd’hui sur YouTube il peut être mis en avant par rapport à des nouvelles personnes qui arrivent, c’est facile de le trouver, il doit être proposé parce que c’est du contenu de qualité donc ça va bien plaire et il dit : « Si je vais sur Dailymotion eh bien il n’y a personne sur Dailymotion donc mon auditoire ne va pas me suivre ; du coup ça veut dire que j’arrête tout ! »

Mag : Moi je trouve ça très négatif de croire que son auditoire ne va pas le suivre. Il existe d’autres alternatives à Dailymotion, il y a aussi PeerTube6 que Framasoft est en train de développer, d’améliorer. Il pourrait très bien aller sur PeerTube et, contrairement à ce qu’il pense, je suis sûre que son auditoire le suivrait. Et plus les gens connus iront sur ces plateformes-là moins connues plus il y aura de gens sur ces plateformes-là et le nombre fait la force.

Christian : Moi je m’engage à aller le voir.

Manu : Parce que tu ne vas pas le voir aujourd’hui parce qu’il est sur YouTube.

Christian : Exactement.

Luc : Il y a plein de gens qui font ce genre de vidéos. Il y a MozinorMozinor qui est également dans le détournement et dans la parodie qui lui initialement refusait YouTube parce que, au contraire, il aime bien aller à contre-courant.

Christian : Bravo !

Luc : Il y a quelques années il était sur Dailymotion pour ne pas être sur YouTube mais il a laissé tomber Dailymotion,

Christian : Bon, eh bien pas bravo.

Luc : De fait, il avait de moins en moins de gens qui le regardaient. Peut-être qu’il se trompe, ce n’est pas un gars qui a une conscience politique particulièrement développée, il est juste là pour essayer de résoudre ses problèmes dans le cadre de ce qui marche, etc. ; il ne se pose pas de questions au-delà de ça. Cette question de la notoriété, de la mise en avant est super importante. Quand on voit des réseaux sociaux comme Mastodon7 qui est un équivalent de Twitter mais libre, où c'est difficile de retrouver ses amis ; ou que ce soit sur Diaspora par exemple.

Christian : Donc c’est aux utilisateurs de reprendre leur liberté, de sortir des gros systèmes, de reconquérir leur indépendance et il y a des choses, il y a une vie, il y a de la liberté en dehors des gros systèmes.

Luc : Pour PeerTube, Magali, tu sais si cette question de la notoriété est abordée techniquement ?

Mag : Je sais qu’il y a un gros travail qui est fait par plusieurs bénévoles, par Chocobozz qui lui est salarié de Framasoft, pour améliorer PeerTube. On fait des parcours d’utilisateurs pour voir quelles sont les habitudes des gens, ce qu’ils attendent et effectivement, on en discutait avant l’émission, il y a des gens qui ont envie qu’on leur propose des choses qui correspondent à ce qu’ils aiment. Ça sous-entend aussi que pour savoir ce qu’ils aiment il faut les espionner. Pour remplir certaines fonctionnalités il va falloir traverser une ligne blanche qu’on n’a pas forcément envie de traverser. Après, peut-être que ce sera fait, peut-être pas que ce sera une option du genre « proposez-moi ou ne me proposez pas ». C’est vraiment en discussion et c’est vrai que c’est un sujet assez tendu.

Christian : Ce qui est formidable, c’est que ce sont eux qui réfléchissent, ce sont eux qui vont prendre les décisions ; ce n’est pas une entité dont ils seront dépendants et les esclaves.

Luc : Sujet très vaste, n’hésitez pas aller voir la vidéo.

Christian : Elle est où la vidéo sur You… sur quelle plateforme ?

Luc : Je ne sais plus. En tout cas je vais mettre le lien su le site de l’April, sur la page du podcast. Très bien. Eh bien merci à tout le monde.

Manu : À la semaine prochaine.

Christian : Saluuut !

Mag : Salut.