La Commission inflige à Microsoft une amende de 899 millions d'euros pour non-respect de la décision de mars 2004
La Commission européenne a annoncé jeudi 27 février 2008 avoir infligé une amende de 899 millions d'euros à Microsoft pour ne pas avoir rempli assez rapidement aux obligations qui lui incombent en vertu de la décision de la Commission de mars 2004.
Neelie Kroes, commissaire chargée de la concurrence, a précisé que «C'est la première fois en cinquante années de politique de la concurrence dans l'UE que la Commission a dû infliger une amende pour non-respect d'une décision en matière d'ententes».
La décision d'aujourd'hui porte sur les astreintes pour non-respect de la décision de la Commission.
On ne peut que féliciter que la Commission européenne fasse exécuter l'ensemble des sanctions financières qu'elle a prononcées à l'encontre de Microsoft. Il aurait été inacceptable qu'une firme qui a violé les règles de la concurrence européenne, en toute connaissance de cause et pendant plusieurs années, voie ses sanctions financières revues à la baisse.
L'annonce de la Commission tombe quelques jours après l'annonce du 21 février 2008 de Microsoft concernant sa 'nouvelle' stratégie sur l'interopérabilité, qui exclut toujours le logiciel libre.
Mais, comme le rappelait déjà le communiqué de l'April d'octobre 2007 (Accord UE/Microsoft sur l'interopérabilité : qui en sort vainqueur ?) au-delà de la question de l'interopérabilité, c'est l'ensemble des pratiques anti-concurrentielles de Microsoft auxquelles il faut remédier.
Par exemple, la vente liée pratiquée systématiquement sur les PC neufs est également un abus de position dominante, qui a des effets très néfastes sur la concurrence et pénalise injustement les consommateurs - sans que ces derniers en aient conscience, les prix des logiciels n'étant pas affichés.
En effet, et alors que Microsoft détient déjà 95% de parts du marché grand public, il est presque impossible de se procurer aujourd'hui un PC neuf sans que Windows y soit préinstallé. Mettre fin à cette pratique, qui interdit à toute concurrence de s'immiscer, permettra à d'autres offres de pénétrer un marché où l'absence de diversité est criante. De plus, il est indéniable que des PC à des prix plus bas permettraient aux consommateurs de s'équiper mieux et plus facilement en matériel informatique.