Éducation nationale : les données personnelles mises à disposition des GAFAM
L'April signe, avec les CEMEA, une prise de position contre la décision de l’Éducation nationale de donner accès aux données numériques des élèves, des enseignant.e.s et personnels de l'Éducation aux grandes entreprises de l'internet dont les intérêts sont avant tout mercantiles et qui hébergent souvent les données en dehors du territoire européen.
Le mouvement d’éducation populaire CEMEA, association complémentaire de l'école alerte et dénonce la lettre envoyée par Mathieu JEANDRON (Directeur du Numérique pour l’Éducation au ministère) aux Délégués Académiques du Numérique (DAN) ; lettre qui autorise la connexion des annuaires de l’institution avec les services « type GAFAM ».
Plusieurs signataires soutiennent déjà ce texte qui, par ailleurs, fait écho à celui publié le 25 mai par l'association EPI (Enseignement Public et Informatique) ,« Les données personnelles et scolaires des élèves mises à disposition des GAFAM » , auquel l'April apporte également son soutien.
Dans la continuité du partenariat indigne conclut en novembre 2015 avec la société Microsoft, l'Éducation nationale démontre à nouveau son impuissance face aux enjeux sociétaux liés à ses missions. Le constat de François Poulain, trésorier de l'April, est amer : « Le radeau de la Méduse vient de couler. Constat d'échec accablant, nous payons là des années d'absence de politique claire et volontariste en faveur du logiciel libre et des formats ouverts. »
La critique n'est pas celle de la légalité immédiate de la décision, seule focale de la lettre du délégué au numérique éducatif, mais bien celle de l'absence de tout débat de fond visant à inscrire dans la durée une politique publique claire sur l'éducation des jeunes générations dans une société informatisée. Éducation qui ne peut faire l'économie de la formation et de la sensibilisation « à l’usage des logiciels libres, de services en ligne loyaux, décentralisés, éthiques et solidaires. »