Les licences privatrices ont coûté plus de 1,5 milliards d'euros à l'Etat sur 5 ans

Le 15 mai 2013 ont été publiées les réponses du gouvernement à quatre questions écrites sur les dépenses réalisées en licences de logiciels privateurs par l'État : 1,5 milliards d'euros sur 5 ans (2007-2011) pour l'ensemble des licences logicielles non-libres, et 50 millions d'euros par an pour les seuls logiciels Microsoft.

Gwenegan Bui, Richard Ferrand, Gilbert Sauvan avaient chacun pointé l'importance du logiciel libre pour les administrations, et avaient demandé quel coût représente actuellement les licences logiciels achetées par l'État. Isabelle Attard avait quant à elle voulu connaître le montant dépensé en licences Microsoft par le gouvernement.

Bien qu'incomplètes, les réponses du gouvernement permettent enfin de se faire une idée de la fourchette basse des montants dépensés en licences privatrices par l'Etat.

« Pour ce qui concerne l'Etat, la dépense de logiciels « non libres » (acquisition et maintenance) est évaluée à un montant annuel global de 231 à 260 M€ sur les cinq dernières années (2007-2011). Pour ce qui concerne les autres administrations publiques, les seules commandes effectuées par l'intermédiaire de l'UGAP représentent en 2011 un montant global de 63 M€. La dépense publique en logiciels non libres apparaît par conséquent supérieure à 300 M€ annuels, soit 1,5 Md€ sur cinq ans. »1
« Pour ce qui concerne l'État, la dépense de logiciels de la société Microsoft (acquisition et maintenance) est évaluée à un montant global estimé pour l'année 2011 de 53,9 M€, dont 10,2 M€ relèvent de logiciels pré-installés sur les postes de travail, 19,8 M€ d'achats de licences et 23,9 M€ de location de licences et de services. »2

Si on peut regretter que ces chiffres ne soient pas complets (les administrations publiques hors État et hors UGAP ne sont pas prises en compte), et que la séparation entre matériel et logiciel ne soit pas toujours faite (usage de logiciels "pré-installés"), ces chiffres permettent de se faire une première idée. L'April espère que d'autres chiffres plus complets seront rendus disponibles, par exemple par la DISIC, afin d'obtenir un montant plus proche de la réalité.